…Cent
Cent culottes et sans papiers
Trois acteurs, texte en main, se partagent la parole, dialoguent, s’invectivent, ou seuls, s’emparent d’un fragment et deviennent cet enfant qui parle. Ils lisent et sont vite rattrapés par le désir de jouer comme des enfants, comme des acteurs.
Deux chaises et quelques objets, pour aider à passer d’une histoire à l’autre, dessiner différents espaces : coin de cour, marelle, arbre confident, lieu clos de la classe…
L’histoire
Qui prête attention à un vêtement oublié dans un coin d’une cour de récréation ?
Sylvain Levey.
Il s’en empare, piste la trace, mène l’enquête pour retrouver le moment où l’enfant a délaissé, abandonné une cagoule, un gant, un ciré trop jaune…
Des fragments d’histoire se succèdent et nous entendons résonner en écho la Grande Histoire, de la der des ders aux enfants des sans papiers.
Bruits de jeux, conversations, rires et disputes, ces objets font surgir les voix de ces centaines de culottes courtes qui se sont succédés dans ces cours.
Et la voix des adultes, bienveillantes, réprobatrices, terrifiantes ; les adultes victimes ou complices de ces soubresauts de l’histoire.
Note d’intention
Au fronton de l’école ces trois mots : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.
Sur les vêtements des enfants d’aujourd’hui, d’autres signes s’étalent : noms de marques, logos, injonction publicitaires.
Et sur cette blouse grise au fond d’un carton, une belle étoile. Jaune.
Alors ce qui nous apparaissait comme une idée amusante, un peu futile, sert soudainement de révélateur, nous montre à quel point l’école est le reflet de la société qui l’entoure et non une forteresse à l’abri des chaos du temps.
Comment mettre en scène ce texte ? Toutes les entrées sont possibles. Une seule porte est fermée, celle qui ouvre sur le chemin de la nostalgie. C’est avant tout un texte politique qui replace le jeune lecteur/spectateur/acteur à l’endroit où il se trouve, c’est à dire début du 21e siècle avec une histoire avant, une histoire pendant et une histoire après lui.
Sylvain Levey
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Les comédiens
Valérie Charpinet I Victor Mazzilli I Claudine Sarzier
Le testament de Vanda
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Une lecture pour faire entendre la force de cette langue, la vitalité qu’elle contient, la beauté du texte de Jean-Pierre Siméon pour dire l’horreur.
Faire entendre ces mots, ne pas chercher à incarner Vanda mais plutôt se laisser gagner par elle, envahir par elle, en sachant que tôt ou tard on se fera attraper.
Une lecture pour la légèreté qu’elle permet, la rapidité de mise en œuvre, la possibilité qu‘elle offre de se glisser dans n’importe quel lieu, la proximité de l’échange avec le public.
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L’histoire
Une femme qui a souffert de la guerre des hommes.
Une femme dans les rues de Paris comme tant d’autres.
Ce soir-là, jetée dans un centre de rétention avec son bébé.
En attendant. Mais quoi ?
Une nuit, seule avec son enfant, elle parle, elle lui parle.
Elle dit en désordre la guerre, l’amour, le vent, Ivo…
Des mots pour testament.
Et ce caillou, seule trace de leur histoire.
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Note d’intention
Dans Le Testament de Vanda, Jean-Pierre Siméon donne la parole à ces invisibles que nous croisons tous les jours, silhouettes fuyantes dans la nuit, silhouettes entraperçues le long du périphérique, corps informes tant ils sont masqués par un amoncellement de vêtements. Et des visages à peine aperçus, à peine regardés. Des visages qui cachent leur histoire comme un ultime trésor.
Là, nous en découvrons une, une parmi tous ceux qui cognent à nos portes, qui se cognent à notre indifférence.
Un travail, ça commence avec une série de questions : faut-il choisir d’y répondre, ou faire percevoir ce point d’interrogation au spectateur ?
Dans l’écriture, il y a des ruptures. Viennent-elles de l’intérieur de Vanda ? Un besoin de respiration ? Une nécessité de laisser du silence ? Une image qui se superpose à une autre dans sa conscience ?
Ou parfois est-ce une irruption du dehors : bruits de ville, de pas dans les couloirs du centre, de cris …
Est-elle totalement assurée de ne pas être dérangée ?
Est-ce une nuit si calme qu’on pourrait les croire abandonner dans ce lieu ?
La fin arrive avec le jour. La promesse de l’aube, dit-on.
Échos de guerre
lecture en musique
De la mobilisation aux champs de ruines, du chant du départ à la chanson de Craonne, quatre années parcourues à travers écrits autobiographiques, témoignages, chants ou récits.
Le son d’une flûte traversière se glisse entre les textes pour panser les plaies, penser l’horreur, offrir une respiration.
L’histoire
Au front, comment les hommes parlent-ils des femmes, de leur femme ?
Quel rapport ont-ils avec celles qui vivent si près du front ?
À l’arrière, comment les femmes supportent-elles l’absence de leur homme ?
Quels liens tissent-elles avec ces hommes qu’elles soignent ?
Textes
Roland Dorgelès, Les croix de bois
Henri Barbusse, Le feu
Colette, Les heures longues
Myriam Harry, Reportages de guerre : nos convalescents musulmans
Lucia Tichadou, Infirmière en 1914, Journal d’une volontaire
Lecture par Valérie Charpinet
Flûte traversière & chant par Horia Viel

